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Conseil pour la France - 67, rue de Prony - 75017 Paris - Tél. 01 47 63 23 02
Mercredi 20 janvier 2021
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La crise sanitaire a bouleversé nos vies et nous expose au risque de survenue de troubles dépressifs. Une étude de Santé Publique France montre
que la prévalence du trouble dépressif est passée de 10% à 21% entre
septembre et novembre 2020 et que les jeunes sont particulièrement
touchés.
La
dépression peut produire une grande souffrance avec un retentissement
majeur sur la vie de la personne et de son entourage. Elle concerne
environ 15 à 20% de la population générale.
Alors
même qu’il existe des traitements efficaces, un grand nombre de
personnes dépressives ne se soignent pas car elles ont honte.
Cette
lettre vous propose une meilleure compréhension de la maladie
dépressive afin de briser les barrières et libérer une parole qui est le
premier pas vers le soin et l’espoir.
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1. Symptômes
- Une
tristesse pathologique quasi-permanente et intense, une anxiété marquée
et parfois une indifférence affective. Il existe une douleur morale
profonde, une perte de l’estime de soi et un pessimisme majeur, parfois
associé à des idées de culpabilité.
- Une
perte de l’élan vital, c’est-à-dire une perte d’intérêt et du plaisir à
l'égard des activités quotidiennes, même celles qui étaient
habituellement plaisantes (anhédonie).
- Le
sentiment que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, des idées de
mort ou de suicide récurrentes, parfois des projets suicidaires, signant
un risque suicidaire majeur.
- Un sentiment d’angoisse quasi-permanent, notamment au réveil, qui peut favoriser le passage à l’acte.
- Une fatigue (asthénie).
- Une perte d’appétit, souvent associée à une perte de poids.
- Des troubles du sommeil.
- Des troubles de l’attention, de la concentration, de la mémoire et une incapacité à prendre des décisions.
- Un repli sur soi.
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Vidéo :
Et toi, ça va ?
Réalisation Marie-Stéphane Cattaneo
Fondation Pierre Deniker
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2. Formes
- Les
dépressions mélancoliques sont caractérisées par une intensité sévère,
de nombreux symptômes somatiques, mais également un sentiment de
culpabilité, d’indignité et d’auto-accusation ainsi que par un risque
suicidaire élevé.
- Parfois, la dépression est masquée par des symptômes physiques ou encore par une irritabilité ou une hostilité.
- Le
trouble dépressif avec le trouble bipolaire, dans lequel les épisodes
dépressifs alternent avec des épisodes maniaques (excitation psychique
et motrice, exaltation de l’humeur, euphorie, désinhibition,
mégalomanie).
- La dépression peut être associée à d’autres troubles psychiatriques, comme les troubles anxieux ou les troubles addictifs.
3. Signes spécifiques selon l’âge
Une
anxiété inhabituelle, des comportements violents ou une phobie scolaire
chez l’enfant ou l’adolescent. L’adolescent peut aussi adopter des
comportements et des consommations à risque. Chez le sujet âgé, en
revanche, la dépression favorise le repli sur soi, l’expression de
plaintes physiques et le refus de l’aide d’un tiers.
4. Baby blues et dépression périnatale
La
grossesse et les mois suivant la naissance d’un enfant constituent une
période au cours de laquelle les bouleversements émotionnels et
hormonaux sont importants. Le baby blues est fréquent dès le 3e jour
suivant l’accouchement, mais il est bref, fluctuant et se résout par
lui-même dans les 10 à 15 jours suivant la naissance. Il
peut cependant survenir une authentique dépression du post-partum, avec
de l’anxiété, des pleurs, un sentiment d’incapacité, de culpabilité ou
d’indignité, associés à une importante variation des émotions. Ce
type de dépression peut altérer de façon importante la relation précoce
entre la mère et son enfant voire menacer la bonne santé, la sécurité,
la vie du nourrisson (en cas de difficultés à s’intéresser à l’enfant ou
à s’en occuper) ou de la mère (risque suicidaire).
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Au plan physique, la dépression conduit souvent la personne à négliger sa santé
et à adopter une mauvaise hygiène de vie, avec consommation parfois
fréquente d’alcool ou autres substances psychotropes. Il existe souvent
des maladies physiques associées. Mais le risque le plus redouté est celui du suicide car 10 à 20 % des personnes atteintes de dépression meurent par suicide.
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Bazindeh le pigeon résiste à une tempête
Aquarelle, or, argent et encre sur papier,
page d'un manuscrit de Anvar-i Suhayli Iran, 1593. Musée Aga Khan.
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La dépression résulte d’une interaction complexe entre des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques :
- Certains événements de la vie
sont associés à un risque accru de dépression : un décès, une perte
d’emploi, une séparation ainsi que des traumatismes précoces, notamment
affectifs ou sexuels, survenus dans l’enfance ; on parle de dépression
endogène quand il n’y a pas de facteur de risque apparent.
- La vulnérabilité génétique
: un individu a 2 à 4 fois plus de risque de présenter un trouble
dépressif si l’un de ses parents a des antécédents de trouble dépressif.
Un gène codant pour le transporteur de la sérotonine ou pour le Brain
Derived Neurotropic Factor (BDNF : acteur essentiel à la prolifération,
la différenciation et la survie des neurones) serait impliqué. Mais,
plus que la présence de particularités génétiques, c’est l’influence de
l’environnement sur leur expression qui est incriminée (épigénétique).
- Le rôle des neurotransmetteurs
: défaut de la neurotransmission par la sérotonine, la noradrénaline et
la dopamine mais aussi l'équilibre entre le glutamate et le GABA (qui
influence la sécrétion du BDNF). D’autre part, l’altération de la
réponse au stress entraîne une sécrétion anormalement élevée de
cortisol, inhibant la production de BDNF et produisant une
désorganisation ou dégénérescence neuronale dans l’hippocampe.
Des traitements existent et permettent d’améliorer voire de guérir
une majorité des épisodes dépressifs : les antidépresseurs, la
psychothérapie, les thérapies cognitives et comportementales (méditation
de pleine conscience, thérapie fondée sur la compassion),
l’électroconvulsivothérapie, la stimulation magnétique transcrânienne,
la kétamine.
Les enjeux de la recherche sont actuellement importants et concernent d’une part de nouveaux médicaments antidépresseurs ;
d’autre part, l’exploration des liens entre la dépression et
l’olfaction, l’inflammation, le microbiotique intestinal ouvre sur
d’éventuelles pistes d’actions thérapeutiques. Enfin, l’approche pharmacogénétique commence à être utilisée dans certains centres experts qui se développent en France.
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«
Je vais avoir bientôt 21 ans et le temps que j’ai passé sur cette terre
me semble déjà beaucoup trop long. Le confinement n’a fait qu’empirer
les choses, mon avenir, si j’en ai un, est plus qu’incertain (…). Je me
rends compte à quel point je suis seule, absolument personne ne prend de
mes nouvelles. »
Témoignage d’une étudiante.
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Écrire
un mot d’encouragement, prendre des nouvelles d’une personne isolée,
faire les courses pour une voisine, sont aussi bénéfiques à celui qui
donne qu’à celui qui reçoit.
L’altruisme,
la bienveillance et la compassion nous rappellent à notre humanité
commune et améliorent notre santé physique et mentale
(appareil cardiovasculaire, paramètres d’inflammation, troubles anxieux et de l’humeur).
Un
peu d'attention peut rendre la dépression plus supportable.
Cependant, si vous ou une personne de votre entourage se trouve en situation de souffrance psychique, n'hésitez pas à faire appel à un professionnel de santé mentale pour une aide appropriée.
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Numéros utiles :
SOS Confinement : 0800 19 00 00 (9h-19h, 7j/7) Victimes de violences : 3919 (24/24, 7/7) Pour toute personne souffrant de troubles psychologiques ou leur entourage : 01 4800 4800 (Ile de France, 11h-19h, 7/7)
Vous pouvez également nous contacter à akhb.conseil@gmail.com ou sur la hotline : + 33 2 52 20 11 72, 7/7, 11h-14h & 17h-19h30, coût d'un appel fixe en France ou vers la France.
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Avec le Musée Aga Khan, art et résilience
With the Aga Khan Museum, art and resilience
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Exposition REMASTERED Exhibition
La
pandémie de COVID-19 a représenté, pour l’humanité, un défi inédit
depuis un siècle. Dans le même temps, elle a mis en exergue le pouvoir
de l’esprit humain à surmonter l’adversité avec courage, amour et
créativité. Cherchant réconfort, inspiration et immersion dans les
mondes de l’imaginaire, plusieurs d’entre nous se sont tournés vers les
arts pour nous rassurer sur notre humanité commune. Le Musée Aga Khan
abrite des œuvres d’art anciennes de plusieurs siècles, témoins
d’histoires puissantes sur notre capacité à triompher face aux plus
grands défis de la vie.
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Vidéo:
REMASTERED
Présentation vidéo : cliquez sur l'image
Video presentation: click on the image
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The
global COVID-19 pandemic has fundamentally challenged humanity in ways
not experienced in over a century. At the same time, it has brought into
sharpened focus the power of the human spirit to overcome adversity
with courage, love and creativity. Seeking solace, inspiration and
immersion into worlds of the imagination, many of us have turned to the
arts for reassurance us about our shared humanity. The Aga Khan Museum
is home to many centuries-old works of art that encapsulate powerful
stories about our ability to triumph in the face of life’s greatest
challenge.
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The covid19 pandemic has disrupted our lives and exposes us to an important risk of depressive disorder. A study by Santé Publique France
shows that the prevalence of depressive disorder has increased from 10%
to 21% between September and November 2020 and that young people are
particularly impacted.
Depression
is an illness that causes important suffering and impacts the daily
lives of both the person and his close circle. It affects 15 to 20 % of
the population.
While effective treatments are now readily available, many people with depression still go untreated because of shame. This
letter provides you with a better understanding of depressive illness
in order to break down barriers and create space for talk, which is the
first step towards care and hope.
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1. Symptoms
- Deep
feeling of sadness, a intense anxiety and sometimes an emotional
numbing. There is also dark mood, low self-estim, pessimism, feeling of
guilt.
- Loss of interest in activities formerly seen as pleasurable.
- Feelings of worthlessness or hopelessness, thoughts of death, self-harm or suicide.
- Constant worry and anxiety, particularly in the mornings, which can trigger self-harming.
- Lack of energy and fatigue.
- Loss of appetite and weight gain.
- Sleep changes.
- Lack of concentration, memory problems and inability to make decisions.
- Withdrawing.
2. Types
- Major
depression with severe intensity, many physical symptoms but also
feeling of guilt and self-incrimination and an important risk of
suicide.
- Sometimes the depression disease is hidden behind physical symptoms or by irritability, hostility.
- Manic
depression or bipolar disorder, alternating with episodes of mania
(feeling elated, « high », or euphoric, grandiose thinking, increased
self-esteem and confidence)
- Depression disorder can be associated with other diseases such as addiction and anxiety disorder.
3. Age specific symptoms
An
unusual anxiety, violent behaviour or school phobia in children and
teenagers. Teenagers may show risky behaviour and drinking. In the
elderly, depression symptoms are social withdrawing, physical aches and
refusing all assistance.
4. Babyblues and perinatal depression
Hormonal
and emotional changes during pregnancy and childbirth are important.
Babyblues often occurs on the 3rd day after childbirth but it is brief,
fluctuating and resolves by itself within 10 or 15 days.
But
a severe post-partum depression can occur with anxiety, crying, feeling
of powerlessness, guilt or indignity and emotional instability. This
type of depression can impact the early mother-child relationship and
even threaten the health, security and life of the child (in the advent
of difficulty in providing care to the baby, or thoughts of self-harm or
of harming the baby).
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Video:
Dobara Poocho, Sometime you need to ask twice
The Live Love Laugh Fundation
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The people who suffer from depression often have a bad physical health, with bad consumption habits (alcohol or other psychotropic substances). But the most feared risk is suicide because 10 to 20% die by suicide.
Depression results from a complex interaction between social, psychological and biological factors:
- Life events may predispose to a risk of depression:
death of a loved one, job loss, divorce as well as early traumas,
emotional or sexual, during childhood. Where there is no apparent risk
factor, it is referred to endogenous depression.
- Genetic vulnerability:
a person is two to four times more at risk of depression if one of
their parents suffers from depression. A gene coding for a serotonine
carrier or for the Brain Derived Neurotropic Factor would be involved
(BDNF is essential for proliferation, differenciation and survival of
neurons). But it is mainly the influence of the environment on gene
expression which is at play (epigenetics).
- The role of neurotransmitters:
reduction of serotoninergic, noradrenergic and dopaminergic
neurotransmission but also the balance between glutamate and GABA (which
impacts BDNF secretion). Moreover, the alteration of stress response
causes an increased secretion of cortisol, inhibiting BDNF production
and causing neuronal desorganization and degeneration in the
hippocampus.
Treatments exist and allow people to feel better and recover
from most depression diseases : antidepressants, psychotherapy,
cognitive and behavioural therapy (mindfulness, compassion focused
therapy), electroconvulsive therapy, transcranial magnetic stimulation,
ketamine.
Research stakes are important and concern new antidepressant medecines
; also, exploration of links between depression and olfaction,
inflammation, intestinal microbiotic might open up new therapeutical
opportunities. Finally, pharmacogenetics are seeing the light in some expert centers developping in France (Mood Centers).
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« I am going to be 21 soon and the time I have spent on this earth already
seems
too
long. Lockdown just made it worse, my future, if I have one, is
uncertain (…). I realize how lonely I am, absolutely no one asks about
me. »
Story of a student.
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Writing
a message of encouragement, taking news, offering assistance with
shopping to a neighbour, are equally good for the one who gives and the
one who receives. Altruism, benevolence and compassion remind us about our shared humanity and improve our physical and mental health (cardiovascular system, anxiety disorder and mood disorders).
Being caring can make depression more bearable. However, i
f you or one of your relatives happens to suffer from mental health issue, do not hesitate to seek help from a mental health professional.
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Useful phone numbers : SOS Confinement: 0800 19 00 00 (9am-7pm, 7/7). Victims of violence: 3919 (24/24, 7/7). For anyone suffering from psychological disorders or those around them: 01 4800 4800 (Ile de France, 11am-7pm, 7/7).
You can also contact
us at: akhb.conseil@gmail.com
or on the Hotline: + 33 2 52 20 11 72, 7/7, 11am-2pm & 5pm-7:30pm, cost of a landline call in France or to France.
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Cet email vous a été envoyé par l’équipe communication car vous avez souhaité recevoir notre bulletin d’information.
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